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Dans le livre (que je suis en train de lire) édité à l'occasion du centenaire de la revue Recherches de Science Religieuse, intitulé Théologies et vérité au défi de l'histoire, Jean Joncheray propose une réflexion sur la situation de l'Eglise dans la société actuelle qu'il intitule: La fin du "type-Eglise" (au sens sociologique).

La société européenne actuelle (et française en particulier) est caractérisée, d'un point de vue religieux, par les éléments suivants:

- Religions à la carte :

On choisit le meilleur de chaque courant religieux, et plus précisément ce qui fait du bien et qui correspond à l'épanouissement de l'individu concerné. Du coup, en déduit l'auteur, "des personnes qui s'adressent à l'Eglise pour un service religieux... un sacrement... voire qui font la démarche de demander le baptême à l'âge adulte, peuvent avoir une approche très personnelle de ce que l'Eglise considère comme central dans son message. Elles peuvent même mettre en balance ce qu'elles trouvent là avec ce qu'elles pourrait trouver ailleurs" (p. 63).

Et l'auteur ajoute une suggestion intéressante, qui va au-delà de ce constat déjà bien connu: dans "religions à la carte", on peut aussi entendre que la référence religieuse est "une carte parmi d'autres de l'identité symbolique" des personnes d'aujourd'hui; c'est-à-dire "une référence parfois lointaine ou épisodique, mais contribuant cependant peu ou prou à la construction de leur identité".

L'auteur écrit depuis un contexte catholique; mais ce qu'il dit n'est pas sans intérêt pour le protestantisme, y compris évangélique. Le côté positif de ce constat, c'est que cette "carte parmi d'autres" dont dispose l'individu d'aujourd'hui pour se définir peut être redécouverte, "réveillée", ou placée à nouveau sur le dessus de la pile...

(à suivre)