Christophe Paya - Un blog théologique et pratique

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vendredi 8 avril 2016

La FLTE a 50 ans

FLTE.pngEn juin 2016, la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine fête ses 50 ans. Au programme, un colloque théologique et une après-midi festive.


Colloque théologique: de vendredi 3 juin à 14h30 à samedi 4 juin à 12h15

Thème: Évangéliques en débat : mutation des identités et évolutions théologiques
La croissance remarquable du protestantisme évangélique s’est accompagnée sinon de crises en tout cas de profondes mutations et de vives discussions relatives à l’identité évangélique. Le colloque du cinquantenaire sera, pour la FLTE, l’occasion de faire le point :

  • d’une part sur ces grandes mutations, notamment en Amérique du Nord, sur le Continent africain, au Moyen orient et en Europe francophone ;
  • d’autre part sur certaines des principales évolutions qui ont marqué les différentes disciplines théologiques chez les évangéliques: en Nouveau Testament, théologie systématique, théologie pratique et spiritualité.


Programme et orateurs ici.

Manifestations du cinquantenaire: le 4 juin à partir de 15h.

Ouverte en novembre 1965 avec un effectif modeste de cinq étudiants, la FLTE est aujourd’hui bien implantée dans le paysage de la théologie francophone et de la formation des pasteurs et missionnaires évangéliques.
Elle accueille aujourd’hui 85 étudiants dans sa filière résidentielle, 55 dans sa filière intensive, plusieurs dizaines dans ses universités d’été à Vaux-sur-Seine et aux Antilles, plus d’une vingtaine dans les cours décentralisés à Lyon en partenariat avec l’Institut Biblique de Nogent. Elle publie aussi régulièrement une revue de théologie, des commentaires bibliques et divers ouvrages de théologie.
Ce beau développement a été possible grâce à la consécration de ses fondateurs et de son personnel, le rayonnement de ses enseignants, la générosité de ses donateurs et surtout la providence et les miracles du Seigneur.

Détails ici.

samedi 7 novembre 2015

Pourquoi étudier la théologie ?

Bibliotheque_12.jpgPour les chrétiens qui sont engagés dans l'action et qui y consacrent ou envisagent d'y consacrer une part significative de leur temps, voire un plein-temps, la question peut se poser: pourquoi faudrait-il se former en théologie? Et quel est le rapport entre la théologie et l'action chrétienne?

1. Tout d'abord, les responsables chrétiens ont besoin de formation pour accomplir leur ministère. Personne n'imaginerait qu'on se lance dans la construction d'immeubles ou dans la production de logiciels sans avoir appris à le faire. Grégoire le Grand, autour des années 590, faisait la comparaison avec des médecins.

Personne n’a la prétention d’enseigner un art, écrivait-il, sans l’avoir appris par une étude soutenue. Dès lors, se charger sans formation du magistère pastoral, quelle témérité ! C’est l’art des arts que le gouvernement des âmes. Ignorerait-on que les blessures de l’esprit sont plus secrètes que des blessures aux entrailles ? Et cependant, il arrive souvent que des hommes n’ayant aucune connaissance des enseignements de l’Esprit ne craignent pas de se présenter en médecins du cœur, alors qu’on aurait honte de passer pour médecin du corps si l’on ignorait les propriétés des préparations pharmaceutiques.

Les personnes qui sont impliquées dans un ministère chrétien ont besoin de formation. Dans l'histoire du protestantisme, cela a toujours été une priorité, même dans les périodes les plus difficiles. Aujourd'hui encore, dans les pays où l'Eglise manque de liberté, on se préoccupe de la formation des responsables chrétiens.

2. Deuxièmement, la théologie est la formation dont les responsables chrétiens ont besoin pour accomplir leur ministère. Se former, d'accord, mais pourquoi la théologie? En fait, qu'est-ce que c'est que la théologie et en quoi est-elle nécessaire pour le service chrétien?

Le mot théologie peut évoquer diverses choses. Mais il est bon de savoir ce qu'est une formation en théologie et de quoi elle est faite. Qu'apprennent les étudiants en théologie? Ils passent beaucoup de temps à apprendre à connaître et à étudier la Bible, tout d'abord. Avec l'apprentissage des langues bibliques, l'hébreu et le grec (même s'il existe des filières d'études sans ces langues), ils se donnent les moyens de comprendre et d'étudier le texte biblique, et d'en percevoir toute la richesse. Ce qu'ils découvrent dans l'étude de la Bible, l'exégèse, ils apprennent aussi à le communiquer, en particulier par des cours de prédication. Ils étudient aussi les doctrines qui structurent la foi chrétienne: c'est la théologie systématique; quelles sont les doctrines chrétiennes, d'où viennent-elles, quelles sont leurs fondements, quels débats suscitent-elles, comment ont-elles été comprises dans l'histoire? L'apologétique fait réfléchir à la manière dont ces doctrines peuvent entrer en dialogue avec le monde d'aujourd'hui et être argumentées dans les débats.

Aux doctrines s'associe l'éthique: les convictions chrétiennes en matière de comportements, individuels et collectifs; quelle réponse chrétienne aux grandes questions que soulève le monde d'aujourd'hui, par exemple en matière de bioéthique, d'environnement, de famille, de politique, etc.

Il paraît difficile d'étudier la Bible et les doctrines chrétiennes sans se demander ce qu'ont pensé nos prédécesseurs, sauf à supposer que nous sommes les premiers chrétiens vraiment engagés... C'est pourquoi les étudiants en théologie travaillent aussi l'histoire de l'Eglise. Les questions d'aujourd'hui sont ainsi mises en perspective; les pratiques d'aujourd'hui sont ainsi rattachées à leurs origines. Pourquoi le culte chrétien est-il ce qu'il est aujourd'hui? Ce n'est pas seulement à cause du Nouveau Testament, c'est aussi à cause de la manière dont nos prédécesseurs ont pratiqué le culte. N'est-il pas utile de le savoir?

De même, les étudiants en théologie apprennent à connaître la spiritualité chrétienne: qu'est-ce qui fait sa spécificité? Comment s'est-elle construite? Quelles pratiques la constituent? Et quand on parle de spiritualité, il faut comprendre tout ce que les chrétiens font pour nourrir leur foi et leur relation avec Dieu.

La théologie pratique, enfin, permet de travailler sur les pratiques chrétiennes, depuis l'évangélisation, la croissance de l'Eglise, le culte, les ministères, jusqu'à la relation d'aide et autres. Ces pratiques, il faut les comprendre, en apprendre les fondements et la légitimité, puis apprendre à les mettre en oeuvre. On le fait non seulement par des cours, mais aussi par des stages sur le terrain, par des débats, par le dialogue avec des praticiens.

jeudi 29 octobre 2015

Enrironnement

COP21.jpg
Une bonne nouvelle à signaler: la commission d'éthique protestante évangélique vient de produire un texte assez long sur la crise environnementale, à l'occasion de la COP21. Le voici: CEPE-climat-octobre2015.pdf

lundi 17 mars 2014

Colloque FLTE

Eglise_multiculturelle.jpgLe colloque de la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux-sur-Seine, France) intitulé: Chances et défis des Eglises multiculturelles, approche. Il aura lieu les 21 et 22 mars prochains dans les locaux de la FLTE. Voilà le programme, riche en interventions et en débats:

Vendredi 21 mars :
15h00 : Accueil
15h30-16h00 : Méditation biblique (Jacques BUCHHOLD)
16h00-16h20 : « L’exercice de l’autorité dans l’Église » (Jean-Claude GIRONDIN)
16h20-17h00 : Table ronde
17h45-17h55 : Pause littéraire (Josepha FABER)
17h55-18h35 : « Musique, chant et diversité : la pratique musicale du culte comme modalité de l’hospitalité chrétienne » (Ruth LABETH)
18h35-19h10 : Table ronde
20h00 : Repas

Samedi 22 mars :
9h00-9h30 : « Lecture à deux voix de l’épître aux Romains » (Frédéric DE CONINCK et Jean-Claude GIRONDIN)
9h30-9h50 : « Les pratiques de deuil dans l’Église locale » (Richard GELIN)
10h30-10h40 : Pause musicale (Jean Adrien MOUKORY)
10h40-11h20 : Table ronde
11h20-11h30 : Pause littéraire (Dominique RANAIVOSON)
12h30 : Repas
14h00-14h40 : « Les mariages interculturels, perspectives pastorales » (Charles-Daniel MAIRE)
14h40-15h15 : « Le magico-religieux (guérison, sorcellerie… ) et l’Église » (Alain NISUS)
15h15-16h00 : Table ronde et conclusion

L'inscription est gratuite (libre participation aux frais), sauf repas.

samedi 14 décembre 2013

Regard théologique sur l'actualité

Defis_monde_contemporain.jpgExtraits du tout nouveau dictionnaire La foi chrétienne et les défis du monde contemporain. Repères apologétique:

Article "racisme" (Alain Nisus):
Dans le langage de l’Écriture, l’unité et l’homogénéité de la race humaine sont exprimées par la dérivation de tous les humains d’un même ancêtre, Adam. Le récit de la Genèse stipule que Dieu a créé les animaux selon leur espèce, mais une telle formule n’apparaît pas pour l’homme. Parmi toutes les créatures vivantes de Dieu, l’homme est le seul qui n’a pas été créé « selon son espèce », mais en image de Dieu. Ainsi, tous les hommes sont « frères » en Adam et Ève, frères en humanité. Dieu n’a pas choisi une « race » particulière pour être porteuse de son image.

Article "polique" (Erwan Cloarec):
"Dans la perspective chrétienne, la politique – irriguée par la prière fervente et bénissante de l’Église – a simplement pour vocation de réaliser les conditions matérielles du vivre-ensemble, non pas de promouvoir l’Évangile (si ce n’est en permettant sa libre prédication, afin que tous puissent saisir par eux-mêmes la vérité qui les affranchira !). Elle n’est pas le lieu de la définition d’une vie juste et bien policée, mais l’espace qui doit permettre la vie des hommes, avec cette visée élémentaire de vivre les uns avec les autres de manière pacifiée, libre et solidaire, par-delà nos appartenances confessionnelles et par-delà nos destinations spirituelles."

mercredi 20 novembre 2013

Théologie Evangélique n°2, 2013

ThEv_couv.jpgNuméro spécial de la revue Théologie Evangélique, "Qu'est-ce que la vérité ?", en collaboration avec le Réseau Evangéliques et Sciences Humaines (RESH).

Lydia Jaeger, « La vérité : perspectives philosophiques et théologiques » (p. 3-32)
Résumé : L'article réfute plusieurs remises en cause théologiques et philosophiques de la définition classique de la vérité comme correspondance aux faits et montre que des définitions rivales de la vérité (pragmatiste, cohérentiste, vérificationniste, relativiste) ne peuvent pas la remplacer. Tout en défendant ainsi la conception classique de la vérité, l'article fait ressortir comment la doctrine de la création permet de l'enrichir, pour prendre en compte la dimension personnelle et plurielle de toute entreprise humaine de connaissance.
Mots-clés : Vérité ; Théorie de la connaissance ; Descartes ; Michael Polanyi ; Cercle de Vienne.

Sébastien Fath, « L’historien, la vérité et la foi » (p. 33-57)
Résumé : L’historien et le croyant portent tous deux leur regard sur l’histoire, selon des modalités et des motivations qui leur sont propres. Mais ces regards sont-ils compatibles ? Le rapport à la vérité, en particulier, est-il le même selon qu’on intègre ou non l’action de Dieu dans l’histoire. Partant de trois textes d’« historiens », cet article relève les possibles dérives de l’histoire religieuse : l’histoire comme apologétique, l’histoire au service de l’Église, la manipulation de l’histoire à des fins théologiques, l’histoire comme arme de controverse. En réponse, il pose le cadre d’un rapport sain à l’objet religieux.
Mots-clés : histoire ; histoire religieuse ; vérité ; théologie ; Église.

Donald Cobb, « La vérité dans l’évangile de Jean » (p. 58-76)
Résumé : Une étude de la vérité dans l’évangile et les épîtres johanniques fait apparaître une variété de nuances importantes : 1°) Dans la vie des croyants, la vérité revêt un aspect fortement éthique. 2°) La capacité de l’appréhender découle d’un positionnement préalable vis-à-vis de Dieu et, ultimement, du fait d’être « né de Dieu ». 3°) Dans l’évangile, la vérité s’associe de façon intime à Jésus-Christ dans sa fonction de révélateur du Père. Vérité et révélation sont alors inséparables. L’unité entre ces différentes facettes de la vérité s’explique par le fait que, fondamentalement, la vérité chez Jean est la conformité au caractère de Dieu lui-même.
Mots-clés : Littérature johannique, vérité, pratique, révélation, procès.

Agnès Blocher, « Le rôle de la vérité en psychologie » (p. 77-92)
Résumé : Le sujet, abordé sous un angle clinique et dans une perspective chrétienne, s'attachera à démontrer le rôle structurant de la vérité sur la maturité psychoaffective et son influence libératrice en situation traumatique.
Mots-clés : Vérité ; Psychologie ; Protection de l'enfance ; Traumatisme ; Maltraitance intrafamiliale.

Articles suivis d'une postface d'Henri Blocher (p. 97-111): "Vers une théologie des sciences humaines".

mercredi 2 octobre 2013

Revue Théologie Evangélique : nouvelle maquette

ThEv_couv.jpg Nouvelle maquette pour la revue Théologie Evangélique !

Pour mémoire, Théologie Evangélique est une revue de réflexion théologique publiée trois fois par an par la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux-sur-Seine, France).

La nouvelle maquette a été inaugurée avec le n°1 de 2013; le n°2 vient de paraître.

Au sommaire du n°1:
Gaël Archinard, « "Les temps des nations" en Luc 21.24b : un jugement sur les nations ? », p. 1-22
L’auteur étudie le sens des « temps des nations », évoqués par Jésus dans le discours apocalyptique de Luc 21 et souvent convoqués pour soutenir l’idée d’une restauration terrestre de Jérusalem avant la parousie. En analysant la structure lucanienne du dernier discours public de Jésus, il établit un lien étroit entre la fin de Jérusalem et la fin du monde. Cela le conduit à comprendre les « temps des nations » comme un jugement sur les nations, inaugurant le jugement eschatologique. À ses yeux, cette hypothèse de lecture éclaire suffisamment l’ensemble du discours pour prendre la forme de preuve.

Timothée Minard, « La prophétie chrétienne, d’après le Nouveau Testament : l’état de la question », p. 23-41
Donner une définition biblique de la prophétie chrétienne est un exercice particulièrement délicat. En quoi consiste la prophétie dont la pratique est encouragée par le NT ? Cette étude résume pour le lecteur francophone un débat essentiellement anglophone. Après avoir présenté de manière critique les principales propositions sur le sujet, l’auteur propose sa propre définition néotestamentaire : « la prophétie chrétienne est l’acte de transmettre, sous la forme d’un message intelligible, une révélation inspirée par l’Esprit du Dieu de Jésus-Christ ».

Lydia Jaeger, « Quelle place pour Dieu dans le doute cartésien ? », p. 42-68
On se représente couramment Descartes comme un philosophe rationaliste qui prend la pensée humaine comme point de départ de toute connaissance. En particulier, la connaissance de Dieu semble venir après la connaissance de soi. Cet article examine la place précise que Descartes attribue à Dieu dans son système philosophique tel qu’il le présente dans son Discours de la méthode et ses Méditations métaphysiques. Tout en confirmant en partie l’image reçue de Descartes, l’étude de ces textes révélera des zones de tension dans la pensée de Descartes. Par moments, on constate une conscience étonnamment aiguë du rôle fondamental que joue Dieu pour la connaissance humaine. Le doute lui-même (ou plus précisément la possibilité de le reconnaître comme tel) semble être lié à l’existence de Dieu. Ainsi, Descartes témoigne (peut-être contre son gré) du fait qu’aucune connaissance finie n’est possible sans être ancrée dans l’Infini.

Hannes Wiher, « Toucher les êtres humains en profondeur (première partie) », p. 69-85
La transformation des gens au plus profond de leur être et la formation d’une nouvelle identité en Christ sont le but de chaque ouvrier dans le règne de Dieu. Cet article montre, au-delà du fait fondamental que le Saint-Esprit transforme les profondeurs de l’homme, que ce changement se produit par une approche interdisciplinaire, par le biais de la notion de vision du monde. Savoir analyser et transformer cette vision du monde peut conduire à des vies et des sociétés transformées. L’article présente les outils nécessaires.

mercredi 17 avril 2013

Jacques et Jean à la télévision

Jacques_et_Jean.jpgLes disciples Jacques et Jean, fils de Zébédée, ont fait l'objet d'une petite explication de ma part dans le magazine MagBible, sur France 2, dimanche 14 avril.

On peut le revoir sur le replay de France 2 ici.

vendredi 15 mars 2013

L'Eglise et la mission

La consultation de missiologie organisée à Lyon par la FMEF (Fédération des Missions Evangéliques Francophones) et le REMEEF (Réseau de Missiologie Evangélique pour l'Europe Francophone) les 1 et 2 mars 2013 s'est intéressée au thème de "l'Eglise et la mission".

La mission fait-elle partie de la nature même de l'Eglise, ou bien en est-elle un ministère ? C'est le sujet que je devais traiter. Les textes devraient être bientôt disponibles. Après diverses publications d'excellentes qualités ces dernières années, la missiologie évangélique francophone poursuit donc sa réflexion. L'Eglise est en mission (mission au sens large), par nature, c'est ce que j'ai essayé de démontrer. Le fait que de nombreuses Eglises, dans l'histoire et aujourd'hui, ne se soient pas sentis "en mission" et qu'elles aient limité leur action au travail interne n'invalide pas l'argument.

Church_on_the_move.jpg- Dans les évangiles, c'est assez évident, les disciples sont envoyés en mission par Jésus. Or pour les lecteurs chrétiens, ce groupe des disciples envoyés représente l'Eglise.

- Dans les épîtres, même si l'Eglise paraît tellement préoccupée par ses problèmes internes qu'on peut penser qu'elle en oublie l'action externe, ce n'est pas tout à fait le cas. Le contexte est actif: les missionnaires et les responsables chrétiens se déplacent beaucoup, donnant à l'Eglise une vision plus large que seulement locale. L'apôtre Paul et ses équipiers apostoliques ne sont pas seulement des acteurs isolés mais ils entraînent avec eux l'Eglise, informée de leurs déplacements et nourrie de leur exemple.

Parmi les ouvrages récents, indispensables à toute bonne bibliothèque de missionnaire, missiologue et autre personne intéressée par la mission chrétienne, il faut signaler:

- Bible et mission, vol. 1, Vers une théologie évangélique de la mission, sous dir. Hannes Wiher
- Bible et mission, vol. 2, Vers une pratique évangélique de la mission, sous dir. Hannes Wiher.
- La mission de Dieu, de Christopher Wright.


On pourra aussi visiter le site du REMEEF.

mardi 4 septembre 2012

Se former en théologie (3)

Même si les possibilités de formation théologique à distance ou non-résidentielle sont aujourd'hui nombreuses et adaptées à la situation d'un bon nombre d'étudiants, le mode de formation classique, sur place, en faculté de théologie, reste la voie par excellence de l'accès à la théologie.

Selon leurs possibilités, les étudiants choisissent ce mode d'étude à temps partiel (par exemple un ou deux jours par semaine) ou à temps plein. Ils peuvent ainsi accéder plus ou moins rapidement à la licence en théologie ou en sciences religieuses (3 ans au moins) puis au master (au moins 2 ou 3 années de plus ), voire au doctorat.

Mais pourquoi quelqu'un qui voudrait se former en théologie devrait-il consentir un tel investissement?

- Le temps: Se former en faculté de théologie, sur place, c'est se laisser suffisamment de temps pour acquérir, dans les meilleures conditions possibles, la connaissance des méthodes, des sources, des données de la théologie. Le champ est immense, que ce soit au niveau des disciplines (nombreuses) ou de l'histoire (longue), et si l'on veut acquérir un point de vue global, et non pas seulement des connaissance morcelées, il faut du temps...

Etudiants_bibliotheque_2.jpg - L'interaction avec les étudiants: Etudier en faculté de théologie, c'est aussi avoir le temps de rencontrer d'autres étudiants et de se trouver face à d'autres traditions chrétiennes, d'autres théologies, ainsi qu'à d'autres parcours de foi. Beaucoup y découvrent que leur façon de faire n'est qu'une parmi d'autres, et qu'on peut utilement apprendre de la pratique, des convictions et du vécu des autres. Etudier ainsi la théologie, c'est donc non seulement bénéficier d'une formation théologique, mais aussi d'une formation humaine et spirituelle. Les formations de type intensif permettent aussi de bénéficier de cette interaction, même si c'est dans une moindre mesure.

- La bibliothèque: Une bibliothèque de théologie, si elle est bien fournie, est un outil passionnant, indispensable à l'étudiant, et qui ouvre à de multiples possibilités de recherche. Mais il suffit d'entrer dans une telle bibliothèque pour se demander: par où commencer ? Pour apprendre à trouver sa voie dans le dédale des rubriques théologiques, puis à suivre le fil conducteur d'un travail de recherche, il faut pouvoir fréquenter régulièrement la bibliothèque.

- Le suivi des enseignants: Les discussions entre étudiants et enseignants permettent souvent d'éclairer certains points obscurs, ou d'orienter vers le livre indispensable, ou de trouver un sujet de mémoire de master; dans tous les cas, elles contribuent aux études.

- L'orientation: Pour les personnes qui ont développé la conviction d'une vocation chrétienne, mais qui ne savent pas quelle forme elle doit prendre, le temps des études est un temps privilégié d'orientation. Les stages dans divers contextes, le bénéfice de l'expérience des autres étudiants, les discussions avec des enseignants, aumôniers ou conférenciers de passage, tout cela contribue à la réflexion de celui ou celle qui cherche à s'orienter.

- La diversité des cours: La formation classique permet d'assister à des cours de type optionnel rarement dispensés à distance ou en e-learning, où l'on se limite généralement aux cours les plus fondamentaux. Ces cours ou séminaires optionnels, sur des sujets précis, d'histoire, d'exégèse ou autre, enrichissent la culture théologique de l'étudiant, et l'entraînent sur des voies de réflexion parfois originales.

- Les langues bibliques: On peut évidemment apprendre les langues bibliques, l'hébreu et le grec, tout seul. Beaucoup l'ont fait, et c'est tant mieux ! Mais il est vrai que cet apprentissage est facilité par des cours dispensés plusieurs fois par semaine, avec contrôle de connaissance régulier, et formateur à disposition.

mercredi 6 juin 2012

Se former en théologie (2)

Aujourd'hui, les possibilités de formation sont nombreuses. Chacun, selon ses possibilités et ses intentions, peut trouver un parcours adapté.

Le mode intensif

Etudiants_bibliotheque.JPGSur la base de sessions de formation intensive de deux semaines, deux fois par an (soit quatre semaines par an), la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux-sur-Seine, France) permet de viser en six ans un niveau licence en théologie ou en études religieuses.

Les cours sont groupés, ce qui veut dire que les sessions de formation sont bien remplies. Mais cette formule présente l'immense avantage de permettre aux étudiants de goûter à la formation théologique "présentielle", sur site (et non pas à distance), tout en leur permettant de continuer leurs activités, travail ou ministère habituels.

Parce que les étudiants doivent se déplacer sur le site de la FLTE, ils peuvent participer à de vrais cours, c'est-à-dire rencontrer d'autres étudiants, des professeurs, et utiliser une bibliothèque de théologie.

Les cours étant groupés, les étudiants peuvent (même si ça demande à coup sûr un effort) mener de front leurs activités habituelles et leurs études. Ils ne sont pas arrachés à leur contexte mais insèrent les études au coeur de leur pratique.

L'obtention de la totalité des crédits de licence nécessite normalement la validation d'acquis de l'expérience, ce qui veut dire que l'expérience antérieure de l'étudiant est également valorisée.

Par ailleurs, cette formation intensive peut être conjuguée avec des cours à distance ou d'autres cours décentralisés. Bref, une formule souple, originale et efficace.

Renseignements ici.

Un exemple de session: juillet 2012
- Missiologie (H. Wiher): Introduction à la missiologie
Définition de la missiologie, questions épistémologiques liées à l’approche interdisciplinaire, théologie biblique de la mission, modèles anthropologiques fondamentaux servant d’outils pour toute l’analyse culturelle, principes de la communication transculturelle, modèles de la contextualisation.

- Histoire de l’Église (N. Blough): L’avènement de la modernité : du XVIIe au XXe siècle
Puritanisme et dissidence, guerre civile anglaise, piétisme, méthodisme et réveils, les Lumières, protestantisme, catholicisme et modernité, christianisme aux USA. Le cours prête une attention particulière aux phénomènes contribuant à la naissance des mouvements évangéliques pour bien les situer au sein du protestantisme et face au catholicisme.

jeudi 31 mai 2012

Se former en théologie (1)

Les possibilités sont aujourd'hui nombreuses de découvrir la théologie, de se former ou d'approfondir une formation initiale. Les divers programmes de formation de la Faculté Libre de Théologie Evangélique (Vaux-sur-Seine, France) offrent plusieurs voies d'accès et plusieurs modes de formation.

Le mode "découverte de la théologie"

FLTE_Bibliotheque.jpgChaque été, en juillet, deux semaines d'Université d'été permettent de suivre plusieurs cours de 6 heures chacun, mais aussi d'assister à des carrefours, de profiter d'une bibliothèque de théologie et de discuter théologie avec des étudiants et des enseignants - bref de se plonger dans une ambiance théologique pour une période d'une ou deux semaines, dans un cadre très agréable.

Programme juillet 2012 - site Vaux-sur-Seine (renseignements):

- Ancien Testament : Le livre des Juges (Matthieu Richelle)
- Histoire de l'Eglise : Du baptême de la France à sa révolution (Neal Blough)
- Théologie pratique : L'implantation d'Eglises nouvelles. Exemples bibliques et modèles possibles (Daniel Liechti)

- Théologie systématique : La sanctification et la foi (Henri Blocher)
- Missiologie : Une Eglise et des chrétiens en mission (Ben Beckner)
- Ethique : La bioéthique en questions (Luc Olekhnovitch)

Programme juillet 2012 - site Antilles-Martinique (renseignements):

- Nouveau Testament : L’épître aux Hébreux (Jacques Buchhold)
- Théologie pratique : Poésie et musique dans le livre des Psaumes (Ruth Labeth) - Théologie systématique : Démonologie (Alain Nisus)

jeudi 22 mars 2012

Redécouvrir les Psaumes

CEB_Psaumes.jpgColloque sur les Psaumes, ce week-end (vendredi 23 et samedi 24 mars 2012) à la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine.

Au programme :

« Le messianisme des Psaumes » – James H. Hutchinson
« Les Psaumes dans le judaïsme du second temple » – Michel Petrossian
« Ces Psaumes qui nous dérangent » – Émile Nicole
« Jésus et les apôtres, lecteurs des Psaumes » – Jacques Buchhold
« Les Psaumes comme poésie de la foi » – Michael Edwards
« Comment lire les Psaumes aujourd’hui ? » – Matthieu Richelle
« Les Psaumes, guide de spiritualité » – Louis Schweitzer
« Chanter, prier, prêcher les Psaumes » – Christophe Paya

L'occasion d'annoncer également la parution d'un premier volume sur les Psaumes (1-72), dans la série CEB (Commentaire Evangélique de la Bible). Le commentaire est de Derek Kidner, avec une longue introduction d'Emile Nicole sur l'état de la recherche sur les Psaumes.

mercredi 23 novembre 2011

L'Engagement du Cap

On vient de me donner le livre qui vient de paraître et qui contient le texte traduit en français de l'Engagement du Cap, déclaration du troisième congrès de Lausanne, au Cap, en octobre 2010. A ce texte s'ajoute logiquement L'appel à l'action du Cap. Le premier est directement issu du congrès; le second est issu des "conversations" qui ont préparé et suivi le congrès. Tous deux sont à lire absolument !

En annexe, on trouvera, ce qui est toujours utile, la Déclaration de Lausanne (1974) et le résumé de l'allocution de clôture du congrès du Cap, par Lindsay Brown.

Engagement_du_Cap.jpg En attendant les analyses théologiques de fond, qui ne devraient pas tarder, quelques réflexions seulement.

La préservation de l'environnement est désormais bien présente dans les déclarations évangéliques. Dans l'Engagement du Cap, elle est évoquée dans la section "Nous aimons le monde de Dieu" (p.33ss). Le texte, tout en se distançant des éventuelles tentations panthéistes, parle des soins à apporter à ce qui appartient à Dieu. "La terre est la propriété du Dieu que nous prétendons aimer et à qui nous cherchons à obéir... Nous prenons soin de la terre parce qu'elle appartient à celui que nous appelons Seigneur... Nous ne pouvons prétendre aimer Dieu en abusant de ce qui, de droit par la création, la rédemption et l'héritage, appartient au Christ. Nous prenons soin de la terre et usons de ses ressources abondantes de façon responsable, non selon le raisonnement du monde séculier, mais par amour pour le Seigneur... Proclamer ce que dit l'Evangile: Jésus est Seigneur, c'est proclamer l'Evangile qui inclut la terre, puisque la seigneurie du Christ s'étend sur toute la création. Le soin de la terre est ainsi un aspect de l'Evangile qui entre dans le cadre de la seigneurie du Christ.

Un tel amour pour la création de Dieu exige que nous nous repentions de la part que nous avons prise à la destruction, au gaspillage et à la pollution des ressources de la terre et de notre complicité à l'idolâtrie toxique du consumérisme."

Dans la partie Appel à l'action, qui permet de proposer des applications plus concrètes que l'Engagement (qui est plutôt une déclaration de foi), on retrouve ce thème, avec la mention du changement climatique comme "défi probablement le plus sérieux et le plus urgent auquel est confronté le monde physique". On y trouve aussi la mention de la destruction de la biodiversité et d'autres questions (p.62-63). Il est heureux que ces éléments soient désormais présents dans les textes fondamentaux du protestantisme évangélique.

Les confessions de foi se sont toujours construites dans un contexte. Il paraît aujourd'hui difficile d'en élaborer une sans faire mention des questions de préservations de l'environnement.

Quant aux changements climatiques et aux autres aspects de la destruction de l'environnement, ils constituent des applications appropriées (même si la crise économique tend à le faire oublier) de "l'amour pour la création" qu'affirme la confession de foi.

Puisque l'Appel à l'action du Cap est bien un appel, il encourage les chrétiens à:

- adopter un style de vie qui renonce aux habitudes de consommation qui sont destructives ou polluantes;

- user de moyens légitimes pour persuader les gouvernements de placer les impératifs moraux au-dessus de l'opportunisme politique en ce qui concerne les questions de la destruction de l'environnement et du changement climatique potentiel;

- reconnaître et encourager l'appel missionnel à la fois (1) des chrétiens qui s'impliquent dans une utilisation correcte des ressources terrestres pour les besoins et le bien des êtres humains par l'agriculture, l'industrie et la médecine, et (2) des chrétiens qui plaident et travaillent dans la protection et la restauration des habitats et des espèces terrestres. Les uns comme les autres poursuivent le même but et servent le même Créateur, Dispensateur et Rédempteur (p.63).

Des voix prophétiques (Ron Sider, Tom Sine et autres) avaient déjà fait entendre ce même genre d'appel il y a plusieurs décennies. Espérons que cette fois-ci l'appel sera entendu.

Le livre : L'Engagement du Cap. Une confession de foi et un appel à l'action, Marpent, BLF Europe, 111 pages, 5 euros.

mardi 8 mars 2011

Homme/femme : complémentaires ?

Homme-femme.jpeg Avant de poursuivre la lecture du livre How I Changed My Mind About Women in Leadership (voir ici), et puisque c’est la "journée de la femme", arrêtons-nous un instant sur la question de la complémentarité homme-femme.

Parallèlement au livre en question, je reparcours l'ouvrage collectif Women, Ministry and the Gospel (sous dir. Mark Husbands et Timothy Larsen, Downers Grove, IVP Academic, 2007), fruit d'un colloque tenu au Wheaton College, à Chicago, en 2005. A vrai dire, les deux ouvrages sont remarquablement complémentaires (!), le second étant très sérieusement théologique, tandis que le premier, tout en étant théologique, valorise le témoignage de l'expérience.

Dans Women, Ministry and the Gospel, l'un des contributeurs, Henri Blocher, avant de développer sa propre thèse sur le sujet, évoque la question de la complémentarité homme-femme d'une manière très éclairante. En fait, il conteste cette notion, très présente dans le monde théologique américain, sous le nom de position "complémentarienne" (complementarian).

Voilà quelques éléments de son raisonnement :

- Dans cette idée de complémentarité homme-femme, comme le relèvent souvent les féministes (à juste titre), homme et femme sont complémentaire, mais surtout la femme... La notion de complémentarité, apparemment innocente, a souvent caché "la complémentarité de la cuisine et du pupitre (du prédicateur)" (pulpit and kitchen), voire celle du maître et des serviteurs.

- Même si l'on parle couramment de "ma moitié", la question de la légitimité de ce langage se pose d'un point de vue biblique. Henri Blocher cite Erwin Metzke: "Parler de complémentarité des sexes est source d'erreur. Car l'homme n'est pas pour la femme (ni la femme pour l'homme) un simple complément... La notion de complémentarité... émerge toujours d'une fausse représentation, dont l'implication est qu'il faut chercher comment harmoniser deux éléments distincts qui ensemble forment un tout. En réalité, il faut comprendre le commencement de la relation entre l'homme et la femme de la manière suivante: ayant été à l'origine fait l'un pour l'autre, ils entrent en collision et font l'expérience de leur différence; mais, lorsque l'un accepte l'autre dans ce face à face, ils donnent naissance à une histoire - l'histoire de deux êtres qui sont responsables l'un de l'autre."

- L'idée de complémentarité est absente du récit de la création de la Genèse, même du mot "aide" de Genèse 2.18. Dans toute l'Ecriture, chaque individu, qu'il soit homme ou femme, est considéré comme "complet" (même si le genre humain n'est pas "bon" s'il n'y a que l'homme, Genèse 1.27). Le mariage est donc le face à face de deux individus à part entière, complets.

- Le texte de la Genèse, d'ailleurs, ne souligne pas la complémentarité mais la similitude. L'auteur cite à ce propos Dorothy Sayers: "Ce qui est fondamental, c'est que les femmes sont plus semblables aux hommes que quoi que ce soit d'autre dans le monde."

(à suivre)

mercredi 2 février 2011

Ministères chrétiens au féminin

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Je suis en train de lire le livre How I Changed my Mind about Women in Leadership: Compelling Stories from Prominent Evangelicals, sous dir. Alan F. Johnson, Grand Rapids, Zondervan, 270 pages, 16,99 $.

Il s'agit d'un livre tout à fait original, qui rend compte du rôle joué par l'expérience dans l'exégèse et dans l'interprétation théologique de la Bible. Les auteurs racontent comment ils sont passés d'une position restrictive concernant les ministères féminins à une position ouverte, non seulement en justifiant leur raisonnement théologique, mais aussi (et c'est ce qui est le plus intéressant) en racontant ce qui a joué un rôle dans leur évolution: souvent des éléments relationnels, éducatif ou de leur expérience.

Parmi les auteurs, les habitués de la scène évangélique anglo-américaine reconnaîtront des grands noms:

- Stuart et Jill Briscoe: respectivement pasteur/auteur et oratrice/auteur bien connus.

- Tony Campolo: sociologue, mais surtout prédicateur chrétien fameux (je l'ai entendu plusieurs fois).

- Bill et Lynne Hybels: respectivement pasteur/fondateur de la fameuse méga-Eglise Willow Creek Community Church de Chicago, et membre de l'équipe pastorale de cette même Eglise.

- John et Nancy Ortberg: respectivement pasteur/auteur et pasteur/auteur !

- Sans parler de Cornelius Plantinga, Ron Sider, Walter et Olive Liefeld, I. Howard Marshall (le grand exégète anglais).

Les francophones reconnaîtront Gilbert Bilézikian et Roger Nicole.

Pour une fois, les arguments exégétiques et théologiques ne sont pas donnés de manière brute, mais sont mis en récit: ces récits sont des récits de vie; car les circonstances de la vie, nous disent ces auteurs, interviennent dans notre lecture de l'Ecriture. On ne pratique pas l'exégèse dans la neutralité d'une tour d'ivoire; mais notre exégèse est interrogée par l'expérience.

(à suivre)

lundi 21 juin 2010

Tel père, quelle fille ?

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Passionnant article de Jacques Blocher, dans le dernier numéro paru de la revue Théologie Évangélique (9/2, 2010; "Tel père, quelle fille ? Un cas de succession pastorale à l'Eglise du Tabernacle"), sur Madeleine Blocher Saillens, qui fut pasteur de l’Église baptiste du Tabernacle, à Paris, de 1929 (officiellement en 1930) à 1952. Si quelques petites choses avaient déjà été écrites ici ou là à son propos, l’article est d'un tout autre ordre: précis, détaillé ; l’auteur a connaissance des sources premières et ses personnages ont du corps.

Petit extrait : Pasteur, Madeleine Blocher est d’abord une organisatrice (…). Elle délègue largement et contrôle constamment (…). Elle prêche peu, une fois par mois, mais prépare ses prédications au mot près, tout au long de la semaine, avant de les apprendre par cœur. Le reste des dimanches, elle laisse la chaire à son père (Ruben Saillens) et aux pasteurs auxiliaires. Le lundi matin, elle préside la réunion des "travailleurs" où le travail est distribué entre tous. Elle tient sa correspondance à jour, rédige le Bon Combat (journal de l'Eglise), journal confié à un imprimeur qui se constitue un lectorat bien au-delà des membres de l'Eglise. A Théophile Oriol, ancien pasteur baptiste qui expliquait, au concierge de la rue de Lille, que le Tabernacle n'a pas de pasteur, puisqu'il "n'y a qu'une femme", Madeleine présente un bilan qui, peu à peu, se rapproche des niveaux atteints à l'époque "phare" où ledit Oriol était un assistant de Ruben Saillens.

Très beau récit, qui éclaire une période mal connue de l’histoire du mouvement évangélique français, qui montre la montée en puissance d’un ministère pastoral féminin accepté sans réticences par l’Église concernée, et sa compatibilité avec les convictions baptistes classiques.

A noter que les articles des revues Fac Réflexion et Théologie Evangélique sont disponible en téléchargement jusqu'à l'année 2008 sur le site de la FLTE.

samedi 7 novembre 2009

Une Eglise façonnée par la Bible (suite)

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La théologienne américaine (qui enseigne aussi au Canada) Marva J. Dawn, dans son livre sur l’Église et les enfants (Is It a Lost Cause ? Having the Heart of God for the Church’s Children, Grand Rapids, Eerdmans, 1997, p. 52-61), se demande si nos Églises sont réellement façonnées par la Bible. Voilà la suite de ses propositions, exigeantes mais intéressantes :

(6) La vie communautaire de l’Église dépend-elle beaucoup de l’ensemble des croyants, adultes et enfants, de leurs dons et capacités ? Ou bien au contraire tout repose-t-il sur le pasteur ? (mais alors comment peut-il se consacrer à la Parole et à la prière ?).

Autrement dit : Votre Église est-elle adepte de l’approche « marketing » des marchands de biens et de services (répondre à vos besoins) et prépare-t-elle vos enfants à devenir des consommateurs de religieux, ou bien mobilise-t-elle les croyants pour la mission chrétienne ?

(7) Est-ce que l’ensemble de la communauté se sent responsable de l’initiation à la foi des enfants ?

Autrement dit : Les parents sont-ils épaulés dans leur tâche éducative ? Et les enfants sentent-ils que toute la communauté se préoccupe d’eux ? « Il est du devoir (et du plaisir) de tous les membres de la communauté de soutenir les jeunes, de les saluer et d’accueillir chaleureusement leur participation à toutes les activités, de se demander ce qui est important pour eux et de les encourager, de contribuer, modestement, à la formation de leur maturité spirituelle » (p. 58).

(8) La communauté confie-t-elle aux jeunes des tâches importantes à accomplir dans la paroisse ?

Autrement dit : Nos Églises sont-elles ouvertes à la présence et à l’apport des enfants ? Sinon, comment apprendront-ils que tous ceux qui font partie du Corps du Christ sont concernés par la mission chrétienne, que la vie chrétienne nécessite travail et implication ? L’auteur suggère, p. 59, que l’Église donne aux jeunes ce qu’elle est seule en mesure de leur donner : étude de la Bible, implication dans des projets de service chrétien, activités transgénérationnelles, camps chrétiens, chant et musique d’Église, conversations sur la foi, etc.

(9) La communauté encourage-t-elle les enfants à intégrer les Écritures, à en apprendre les doctrines essentielles, à apprécier les symboles chrétiens, à reconnaître à leur juste valeur les meilleurs cantiques classiques et les meilleurs cantiques contemporains ?

Autrement dit : Les enfants sont-ils intégrés par l’Église à la grande histoire du peuple de Dieu, en sont-ils nourris et pourront-ils le moment venu y trouver les racines de leur engagement d’adultes ?

(10) La communauté va-t-elle au-delà des « efforts d’évangélisation » en formant chaque membre, jeune ou âgé, à témoigner de sa foi, à pratiquer l’hospitalité, à nouer des liens d’amitié avec ceux qui ont besoin d’entendre l’Évangile ?

Autrement dit : Est-il évident que tous les membres du Corps du Christ sont des témoins de la grâce de Dieu dans le monde ?

mardi 6 octobre 2009

Une Eglise façonnée par la Bible

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La théologienne américaine (qui enseigne aussi au Canada) Marva J. Dawn, dans son livre sur l’Église et les enfants (Is It a Lost Cause ? Having the Heart of God for the Church’s Children, Grand Rapids, Eerdmans, 1997, p. 52-61), se demande si nos Églises sont réellement façonnées par la Bible. Pour que nous en ayons le cœur net, elle propose 10 critères :

(1) Les prédicateurs prêchent-ils la totalité du message divin, ou seulement ce qui est politiquement correct ? Les responsables de la communauté exhortent-ils tous les adultes et les enfants à faire face à l’ensemble de l’Écriture et à ne pas se contenter des parties qui leur conviennent ?

Autrement dit : Laissez-vous constamment l’Écriture transformer votre perception de Dieu, de ses attributs et de ses interventions ?

(2) Le discours des prédicateurs et des divers enseignants et formateurs comprend-il aussi la critique et la mise en question ?

Autrement dit : Respectez-vous l’équilibre biblique entre l’encouragement et la critique ? Et comment pensez-vous que le christianisme occidental pourra se débarrasser de certains de ses travers, comme la cupidité, s’il n’entend jamais la protestation biblique ?

(3) Dans les divers groupes qui constituent la communauté (des « groupes de maison » au groupe de jeunes), chacun est-il considéré comme un être qui est responsable de son comportement devant les autres ? chacun reçoit-il le soutien des autres en temps de faiblesse ? chacun bénéficie-t-il de la prière des autres ?
Autrement dit : Vos groupes vont-ils au-delà de l’expression du ressenti, pour aider les participants à avancer en maturité et en responsabilité ?

(4) Est-ce qu’il y a des personnes dans votre Église que vous n’aimez pas ? Si ce n’est pas le cas, où apprendrez-vous à aimer vos ennemis ?

Autrement dit : Votre Église est-elle constituée sur le mode du confort (« je me sens bien avec eux ») ou bien est-elle, comme dans le Nouveau Testament, un lieu où l’on peut apprendre les uns des autres, traiter les conflits humains et travailler au consensus ?

(5) Y a-t-il dans votre Église des personnes d’autres origines ethniques et d’autres capacités ? Est-ce qu’on y trouve des réfugiés, des migrants ? Des personnes handicapées mentales, des personnes qui sont en chaise roulante ?

Autrement dit : votre Église est-elle constituée comme une niche de marché dans la logique marketing, comme un groupe homogène, où avez-vous conscience que l’Évangile implique la destruction des barrières et l’unité dans la diversité ?

mercredi 11 mars 2009

Colloque Calvin

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À l’occasion du 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin, la Faculté Libre de Théologie Évangélique (Vaux-sur-Seine) et la Faculté Libre de Théologie Réformée (Aix-en-Provence) organisent un colloque commun en deux temps sur le thème :

L’actualité de Calvin, théologien exégète et homme d’Église

Programme de la session de Vaux-sur-Seine des 27 et 28 mars 2009:

Vendredi 27 mars 2009

- « Calvin commente les psaumes » : Pierre BERTHOUD

- « Parole et Esprit chez Calvin » : Alain NISUS

- « Calvin et la mission » : Andrew BUCKLER

Samedi 28 mars 2009

- Lecture de textes de Calvin sur la prière : Gill DAUDÉ

- « Paul, Abraham et Calvin » : Jacques BUCHHOLD

- « Le Christ médiateur chez Calvin » : Paul WELLS

- « Calvin et l’anabaptisme » : Neal BLOUGH

- « Calvin contre l’art : l’iconoclasme réformé ? » : William EDGAR

- « Calvin prédicateur infatigable » : F. HAMMANN

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