Christophe Paya - Un blog théologique et pratique

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mardi 17 mars 2015

Prêcher: les conseils du pape François

Sermon.jpgL'hebdomadaire chrétien La Vie résume sur son site Internet les conseils donnés par le pape François pour une homélie réussie. En voilà les grandes lignes, résumées:

- Bien se préparer et prendre le temps nécessaire.

- Bien comprendre ce qu'on est en train de faire: l'homélie n'est ni un cours ni un spectacle.

- Bien travailler le texte biblique et repérer le message central du texte biblique.

- Respecter l'intention du texte biblique.

- Ne pas jouer un rôle mais être un témoin.

- Etre à l'écoute de l'assemblée.

- Faire preuve de pédagogie.

On ne saurait mieux dire...
(http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/les-conseils-du-pape-francois-pour-une-homelie-reussie-10-02-2015-60420_16.php)

lundi 10 janvier 2011

Prédication

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En ce début d'année 2011, je signale à ceux qui ne le connaissent pas le blog d'homilétique de Gabriel Monet, professeur de théologie pratique à la Faculté adventiste de théologie de Collonges-sous-Salève. Beaucoup d'articles et de réflexions stimulantes pour les prédicateurs. Et une interview de début d'année de votre serviteur...

lundi 10 mai 2010

Prêcher: du plus court au plus long

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Une enquête anglaise de 2005, pour laquelle 70 Eglises londoniennes avaient été visitées, a montré des durées de sermons allant de 5 minutes à 80 minutes. Du point de vue des familles d'Eglises, les Eglises anglicanes se classent plutôt du côté des sermons les plus courts, le sermon le plus long ayant été trouvé du côté d'une Eglise de Hyde Park dont le culte est en français !

La durée moyenne d'une prédication dominicale, d'après l'enquête, était d'un petit peu plus de 20 minutes. Les Anglicans, les Méthodistes et les Catholiques sont bien classés du côté des sermons les plus courts. A l'autre extrémité, on peut citer HillSong et diverses Eglises indépendantes. Au milieu, des Baptistes et des Nazaréens, entre autres.


(source: Christian Today 9/05/2005)

mardi 9 février 2010

La simplicité de la prédication selon Luther

Preacher.jpg

« La simplicité est le grand art du prédicateur, il faut se méfier des envolées chères aux orateurs dont le discours ressemble au débordement d’un tonneau plein. Il faut aussi se méfier des digressions qui font que certains prédicateurs ressemblent aux servantes qui vont au marché et qui s’arrêtent en chemin pour tailler une bavette avec chaque personne rencontrée. »

« Quand je monte en chaire, je ne pense qu’à prêcher pour les valets et les servantes. Je ne voudrais pas monter en chaire pour le docteur Jonas, ou pour Philippe Melanchthon, ou pour toute l’université ; ils ont tout ce qu’il faut pour lire la Bible. Et quand on veut prêcher pour les plus savants et répandre à leurs pieds des chefs d’œuvre, le pauvre peuple vous regarde comme le ferait une vache. »

« Il faut parler aussi simplement qu’une mère parle à son enfant en lui donnant le sein. »

(Luther, Propos de table, cité dans Raphaël Picon, sous dir., L’art de prêcher, Lyon, Olivétan, p. 23).

jeudi 17 avril 2008

Martin Luther King sur l'amour du prochain

Martin_Luther_King.jpg

Le 3 avril 1968, le pasteur baptiste Martin Luther King prononçait son dernier discours, à Memphis, dans le Tennessee. Le lendemain, le 4 avril, à 39 ans, il était assassiné d’une balle de fusil. Dans son dernier discours, Martin Luther King évoque la parabole du Bon Samaritain (Luc 10.25-37) et invite ses auditeurs à prendre le risque de la générosité. La question de la vie éternelle, qui avait été posée au départ par le spécialiste de la Loi (v.25: "que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?"), Jésus la projette dans un dangereux virage de la route qui va de Jérusalem à Jéricho.

Pourquoi le prêtre et le lévite ne se sont-ils pas arrêtés ? Martin Luther King suggère, ironiquement, qu’ils ont peut-être pensé qu’il était préférable de prendre le mal à la racine, de rentrer vite à Jérusalem et d’y créer une association pour l’amélioration de la route de Jérusalem à Jéricho. Nous n’avons souvent pas le temps de nous arrêter ; la peur aussi, nous pousse à accélérer. Il faut dire que la question du prochain se présente souvent comme un risque, qu'elle n’arrive pas toujours au bon moment, qu'elle n’est pas posée de la bonne manière.

mardi 4 décembre 2007

Lecture de la Bible en public (suite)

Dans son livre Christ-Centered Preaching (Baker, 2005, p. 373), Bryan Chapell propose les consignes suivantes pour une lecture publique des Ecritures qu'il qualifie de "naturelle" :

Communiquer la teneur de la Parole ne signifie pas qu'il faille la lire de façon théâtrale ni religieuse. Si la lecture est trop théâtrale, elle attire l'attention sur le lecteur plutôt que sur le texte. Le prédicateur qui tentera de faire retentir chaque lecture comme si c'était Moïse qui parlait des hauteurs du Sinaï ne fera que détacher l'Ecriture du monde réel de l'auditeur moyen. Si le texte contient une conversation, dites-le sur le ton de la conversation. Si le texte contient un récit, que votre voix dise le récit de manière aussi réaliste que l'auteur l'aurait lui-même exprimé. Faites en sorte d'introduire le texte dans le monde des auditeurs par un discours naturel, approprié et maîtrisé qui rende la Bible aisément accessible plutôt que terriblement lointaine.

lundi 14 mai 2007

John Stott, la prédication et le feedback

D'après son biographe, Timothy Dudley-Smith (Vol. 1, p. 234), John Stott, durant son ministère de prédicateur, s’arrangeait pour qu’un membre de l’assemblée en qui il avait confiance (du point de vue du jugement) lui apporte des remarques et des critiques. Les questions qu'il lui posait à propos du sermon étaient les suivantes :
- Le sermon valait-il la peine d’être prêché ?
- Etait-il bien dit ?

Autrement dit :
- Est-ce qu’il y avait là un vrai message, quelque chose de vital, de pertinent, de palpitant, etc. ?
- Est-ce que le message était bien passé – ou le discours était-il trop lourd, trop compliqué, trop ennuyeux, etc. ?

jeudi 22 mars 2007

A propos de la prédication : Extraits des Propos de table de Luther

Luther_1.jpg Bière et prédication...
« Pareille aventure arriva un jour à un certain pasteur, Ambroise R… ; comme il exhortait ses paroissiens à venir écouter assidûment la parole de Dieu, ils lui dirent : "Ah ! cher monsieur le pasteur, si vous installiez un tonneau de bière au milieu de votre église, et nous faisiez appeler, vous verriez comme nous arriverions !" »

Bons prédicateurs et bons auditeurs...
« Les meilleurs prédicateurs, ce sont ceux qui enseignent les hommes du commun et la jeunesse de la manière la plus simple, sans subtilités ni longs discours, tout comme le Christ enseignait le peuple au moyen de paraboles assez grossières. De même, les meilleurs auditeurs sont ceux qui prennent plaisir à la parole de Dieu et y ajoutent foi en toute simplicité. »

« Voici les qualités et caractères que doit avoir un bon prédicateur. Premièrement, être capable d’enseigner les gens avec une belle rigueur et une belle méthode. Deuxièmement, avoir la tête bien faite. Troisièmement, être éloquent. Quatrièmement, avoir une bonne voix. Cinquièmement, une bonne mémoire. Sixièmement, savoir s’arrêter. Septièmement, être sûr de son fait et y mettre tout son zèle. Huitièmement, risquer sa santé et sa vie, son bien et son honneur. Neuvièmement, se laisser tourmenter et tourner en ridicule par n’importe qui. »

Pour plaire au monde...
« Pour faire un prédicateur comme les gens les aiment maintenant, il faut six choses : (1) Être savant ; (2) Ne pas avoir de défaut de prononciation ; (3) Être éloquent ; (4) Être gentil de sa personne, pour que les demoiselles et les dames vous aiment bien ; (5) Ne point demander d’argent, mais en distribuer ; (6) Dire des choses qui font plaisir à entendre. »

(Martin Luther, Propos de table, Paris, Aubier, 1992, p. 55, 60, 215)

lundi 12 mars 2007

Suspense et prédication

Les prédicateurs que nous sommes pourraient peut-être s’inspirer de la façon dont écrivent les auteurs de romans policiers. Notamment en ménageant un certain suspense dans le discours. Parce qu’après tout, pourquoi faudrait-il écouter jusqu’au bout le prédicateur si l’on sait dès le début où il veut exactement en venir ? Maintenir un certain suspense n’est pas inutile pour garder l’attention. Certains polars jouent à fond de ce procédé, le suspense insoutenable empêchant le lecteur de poser le livre avant de l’avoir terminé (voir par exemple Harlan Coben, Robert Crais et beaucoup d’autres). Mais le suspense n’a pas à être insoutenable pour que l’attention de l’auditeur soit maintenue en éveil. Chez John Grisham, par exemple, surtout dans ses derniers romans, le suspense est atténué au profit de l’histoire racontée. Même s’il y a donc, dans le discours, un fond d’intrigue qui amène l’auditeur à garder à l’esprit la question de l’aboutissement, le contenu lui-même, le déroulement du discours, prend la place qui lui revient. De même, dans le dernier Fred Vargas (Dans les bois éternels), le suspense, même s’il est bien réel, ne compte pas autant que le monde créé et la rondeur des personnages. Là encore, si l’intrigue permet au récit de garder un rythme relativement soutenu, la qualité majeure du discours est d’entraîner le lecteur dans un monde qui n’est pas habituellement le sien, qui est aussi presque différent de notre monde que l’est le monde biblique !

Cet éventuel suspense, quelle que soit sa forme, vaut pour les textes bibliques narratifs, mais pas seulement. Un certain nombre de textes, quel que soit leur genre littéraire, posent au lecteur de vraies questions concernant en particulier la façon dont Dieu agit. Ne pas résoudre trop vite le problème, ne pas aplanir dès l’introduction toute difficulté, maintenir donc le « suspense », c’est aussi respecter l’auditeur dans ses interrogations et dans son nécessaire cheminement.

Mais on pourrait aussi envisager de déplacer ce suspense d’une manière qui conviendrait peut-être mieux à la prédication. Certains polars adoptent la technique qui consiste à donner le nom du meurtrier dès le départ, puis à raconter l’enquête (voir Columbo !). Dans ce cas, l’auditeur sait dès le départ où le prédicateur veut en venir, mais c’est l’intérêt de la démarche adoptée, la force du raisonnement, ou l’originalité du chemin parcouru qui vont le garder en éveil.