Christophe Paya - Un blog théologique et pratique

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mardi 12 mai 2015

Nouveau site Internet

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L'Eglise protestante de Meulan (UEEL; département des Yvelines, Ile de France) s'est dotée d'un nouveau site Internet qui mérite le coup d'oeil...

Voir ici.

mardi 21 février 2012

Se former en Eglise

Les possibilités de formation biblique et théologique sont aujourd'hui nombreuses : cours par correspondance, sessions de formation intensive, stages organisés par diverses associations chrétiennes, etc.

Mais au premier rang des moyens les plus accessibles, il faut citer quelques ouvrages très récents qui peuvent être utilisés comme des manuels de formation, pour peu qu'on sache mettre en place autour l'organisation minimale nécessaire.

Aventure_formation.jpg Aventure formation, rédigé par plusieurs pasteurs et responsables d'Eglise, propose en 3 ans et 3 volumes un survol sans équivalent : livres bibliques, questions doctrinales, histoire de l'Eglise, domaines pratiques.

L'étudiant travaille seul, avec le manuel, mais il fait aussi partie d'un groupe qui se réunit de temps en temps, avec l'accompagnement d'un responsable, pour évoquer les difficultés, poser des questions, et pour maintenir la motivation.

Le niveau visé est bon, mais ne présuppose pas trop de connaissances; en revanche, les participants doivent être prêts à s'investir dans un apprentissage qui leur sera utile pour le service dans l'Eglise.

Dictionnaire TP 1B Le Dictionnaire de Théologie Pratique, déjà cité sur ce blog, permet de se former sur les pratiques de l'Eglise, non seulement pour apprendre le comment faire mais aussi pour prendre du recul sur ce qui se fait et mieux fonder sa pratique.

On peut imaginer qu'un conseil d'Eglise, un groupe de travail, une commission (d'évangélisation, de mission, etc.), entre dans cette démarche. Chaque membre du groupe lit l'article, qui fait ensuite l'objet d'une discussion lorsque le groupe se réunit. Un article sur l'évangélisation, sur la mission, sur le fonctionnement du conseil, sur le travail en équipe, sur la vie de l'Eglise, ou bien d'autres, le choix ne manque pas. L'organisation est minimale; elle peut être ponctuelle ou régulière; mais elle nourrit la réflexion du groupe et oriente sa pratique.

Foi_reflechie.jpg Pour une foi réfléchie, également cité sur ce blog lors de sa parution, permet d'envisager une formation à la doctrine chrétienne. Si on peut le lire simplement pour soi, on peut aussi imaginer qu'un petit groupe en entreprenne la lecture suivie (de la totalité ou d'une section). Régulièrement, ce groupe peut se réunir, pour aborder des questions difficiles, ou mieux, pour discuter d'un paragraphe particulier du livre, le reste de la lecture restant à l'arrière-plan de la discussion.

Références :
- Aventure formation, sous dir. Claude Baty, 3 volumes, Excelsis, 2011, 2012, 19 euros (par volume).
- Dictionnaire de Théologie Pratique, sous dir. Christophe Paya et Bernard Huck, Excelsis, 2011, 52 euros.
- Pour une foi réfléchie, sous dir. Alain Nisus, Maison de la Bible, 2011, 34 ou 49 euros.

jeudi 28 octobre 2010

La Crystal Cathedral est en faillite

Cathedrale_de_crystal.jpeg Le magazine américain Christianity Today nous apprend que la célèbre Cathédrale de Cristal, en Californie, créée par le pasteur Robert Shuller, est en faillite. D'après l'article, après des licenciements (50) et des réductions drastiques de budget (divisé par 4), la fameuse Eglise n'est plus en mesure de rembourser ses dettes. En fait, ce n'est pas seulement une Eglise qui est en faillite mais une méga-Eglise et toute une industrie de "ministères" associés, notamment télévisuels.

Robert Shuller s'était fait connaître à partir des années 1980 (et même 70) par la construction de sa superbe cathédrale de cristal mais aussi par ses émissions de télévision (The Hour of Power) et par ses livres de développement personnel. La conception de la foi qui apparaît dans ses écrits est celle d'une pensée positive, qu'il appelle Possibility Thinking, et qui n'est plus rare aujourd'hui dans certains courants de la "prédication" évangélique. En gros, vous pouvez devenir ce que vous avez envie d'être. Mais il faut penser grand, rêver et croire que ses rêves peuvent devenir réalité...

Contrairement à d'autres prédicateurs célèbres, Robert Shuller n'a pas été impliqué dans des scandales. Mais la faillite de la cathédrale met en lumière le problème que pose la succession des pasteurs célébrités (voir, à ce propos, l'article récent de La Croix). Après avoir tenté de transmettre le flambeau à son fils (Robert lui aussi), c'est à sa fille Sheila qu'il a confié la direction de l'Eglise (son fils ayant renoncé pour conception différente du ministère). Le rapport trop évident entre le développement de l'Eglise et le charisme personnel du pasteur semble donc devoir conduire, au moins dans le cas de la Cathédrale de Cristal, à une impasse au moment de la succession.

Cette crise est également l'occasion de s'interroger sur l'ampleur des investissements fonciers opérés par certaines Eglises et sur les limites du raisonnement qui consiste à dire que l'Eglise doit être conforme au monde pour être crédible (superbes bâtiments dans un contexte riche).

mercredi 15 septembre 2010

L'Eglise et la société actuelle (2)

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Toujours dans le même article, Jean Joncheray propose ce deuxième élément d'analyse du rapport entre l'individu moderne et l'Eglise : l'identité plutôt que l'appartenance.

Pour un certain nombre de gens, "en relation avec l'Eglise ou faisant appel à elle par intermittence", dit l'auteur (p.63), le mot "appartenance" ne convient plus. Il est trop fort. Les personnes en question ne diraient d'ailleurs probablement pas qu'elles "appartiennent" à l'Eglise. L'auteur propose donc, s'appuyant sur des travaux de sociologie, "de réfléchir en termes d'identité plutôt que d'appartenance" (p.64): "La référence à une tradition ou à un message religieux peut contribuer à façonner l'identité de quelqu'un, d'une façon plus ou moins marginale ou au contraire centrale, sans pour cela que la personne se perçoive obligatoirement comme membre d'un corps, d'un organisme" (p.64).

Les enquêtes sur les convictions religieuses des croyants (en France pour celle que cite l'auteur, mais aussi aux Etats-Unis, dans un contexte ecclésial évangélique) montrent que les dogmes ne sont pas unanimement partagés; et qu'un attachement à des valeurs ou à un héritage religieux peut aussi justifier l'étiquette confessionnelle que l'on se donne.

Dans un contexte professant, on ne peut se contenter d'en déduire qu'il devient difficile de "tracer une frontière claire entre ceux qui appartiennent au troupeau des fidèles et ceux qui n'en font pas partie" (p.64). Mais on est obligé de prendre acte de la diversité des parcours et des motivations qui conduisent une personne à se rapprocher d'une Eglise. Et on aura intérêt à ne pas sous-estimer le décalage qui peut exister entre l'appartenance ou l'engagement, d'une part, et le rapprochement ou l'identification partielle, d'autre part.

vendredi 3 septembre 2010

L'Eglise et la société actuelle (1)

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Dans le livre (que je suis en train de lire) édité à l'occasion du centenaire de la revue Recherches de Science Religieuse, intitulé Théologies et vérité au défi de l'histoire, Jean Joncheray propose une réflexion sur la situation de l'Eglise dans la société actuelle qu'il intitule: La fin du "type-Eglise" (au sens sociologique).

La société européenne actuelle (et française en particulier) est caractérisée, d'un point de vue religieux, par les éléments suivants:

- Religions à la carte :

On choisit le meilleur de chaque courant religieux, et plus précisément ce qui fait du bien et qui correspond à l'épanouissement de l'individu concerné. Du coup, en déduit l'auteur, "des personnes qui s'adressent à l'Eglise pour un service religieux... un sacrement... voire qui font la démarche de demander le baptême à l'âge adulte, peuvent avoir une approche très personnelle de ce que l'Eglise considère comme central dans son message. Elles peuvent même mettre en balance ce qu'elles trouvent là avec ce qu'elles pourrait trouver ailleurs" (p. 63).

Et l'auteur ajoute une suggestion intéressante, qui va au-delà de ce constat déjà bien connu: dans "religions à la carte", on peut aussi entendre que la référence religieuse est "une carte parmi d'autres de l'identité symbolique" des personnes d'aujourd'hui; c'est-à-dire "une référence parfois lointaine ou épisodique, mais contribuant cependant peu ou prou à la construction de leur identité".

L'auteur écrit depuis un contexte catholique; mais ce qu'il dit n'est pas sans intérêt pour le protestantisme, y compris évangélique. Le côté positif de ce constat, c'est que cette "carte parmi d'autres" dont dispose l'individu d'aujourd'hui pour se définir peut être redécouverte, "réveillée", ou placée à nouveau sur le dessus de la pile...

(à suivre)

mardi 1 juin 2010

Grandes Eglises et petites Eglises

Diverses enquêtes sur les Églises ont produit ces dernières années des résultats difficiles à concilier, mais qui font réfléchir.

Un audit de l’Église du Willow Creek (Chicago) et autres Églises du même réseau, intitulé REVEAL, suggérait en 2007 que les Églises qui orientent prioritairement leurs activités vers les personnes en recherches (donc extérieures à l’Église) le font parfois au détriment de l’affermissement de la foi de leurs membres engagés. Les résultats étaient évidemment plus complexes à analyser que cette seule conclusion, mais la question était au moins posée : comment concilier l’orientation de l’Église et de ses activités vers l’extérieur, et l’édification « intérieure » des croyants ?

L’étude de la Baylor University (2008), en revanche, semble aller à l’encontre de certaines idées reçues à propos des méga-Églises. La notion de proximité relationnelle, par exemple, qu’on associe plus souvent aux petites Églises qu’aux grandes, paraît bien présente dans les méga-Églises. Les gens se connaissent parce qu’ils font partie d’un réseau de relations qui les rend proches de leurs amis et des amis de leurs amis ! La croissance de ces Églises se fait par relation, témoignage personnel, invitation personnelle, pratiques très fréquentes chez les membres de grandes Églises, plus que dans les petites Églises.

L’idée de membres spectateurs, souvent associée aux grandes Églises, est contestée par l’enquête, qui montre des membres d’Église engagés, qui participent au culte, à un groupe d’étude de la Bible et qui contribuent financièrement à la vie de la communauté. Leurs convictions théologiques semblent d’ailleurs mieux affirmées que celles des membres de petites Églises.

Les données sociologiques peuvent cependant aussi intervenir : la « population » des méga-Églises est plus jeune et très active.

jeudi 18 juin 2009

Méga-Eglises

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Les principaux résultats d'une grande enquête effectuée aux Etats-Unis par le Hartford Institute for Religion Research sur les personnes qui fréquentent des megachurches sont intéressants à mentionner : (National Survey of Megachurch Attenders, enquête effectuée au 1er semestre 2008, 24900 personnes interrogées)

- Les jeunes et les adultes célibataires fréquentent plus facilement une méga-Eglise qu'une petite Eglise.

- Près des deux tiers des participants fréquentent l'Eglise concernée depuis moins de 5 ans.

- Bon nombre de participants viennent d'autres Eglises, mais près d'un quart d'entre eux n'ont pas fréquenté d'Eglise pendant une longue période avant de se joindre à leur méga-Eglise.

- Les participants indiquent que leur implication dans l'Eglise a augmenté, qu'ils ont grandi spirituellement, et que leurs questions ont trouvé des réponses.

- Néanmoins, 45 % des personnes qui fréquentent une méga-Eglise ne participent à aucune autre activité que le culte.

- Les gens se joignent presque toujours à une méga-Eglise parce qu'ils y ont été invités par des membres de leur famille, des amis ou des collègues de travail.

- Ils sont en tout premier lieu attirés par le style liturgique, et par la réputation du pasteur et de l'Eglise.

- Ces mêmes facteurs influent sur la durée de leur attachement à l'Eglise, de même que l'engagement social et l'évangélisation de l'Eglise, ainsi que ses activités à destination des adultes.

- Les participants mentionnent qu'il leur est possible de se constituer une expérience spirituelle personnalisée grâce à la multitude des offres de ministères et d'implications que les méga-Eglises peuvent offrir.

mercredi 24 septembre 2008

Culte et évangélisation : Willow Creek évolue

La célèbre Église de Willow Creek (située en banlieue de Chicago) a publié il y a un an (été 2007) les résultats d’un audit interne (intitulé REVEAL) qui a fait couler beaucoup d’encre. L’un des éléments les plus relevés était l’insatisfaction exprimée par une partie significative des membres les plus engagés.

Dans l’enquête, les personnes qui participaient à la vie de la communauté étaient classées dans l’une des quatre catégories suivantes, par ordre d’engagement chrétien croissant :

(1) Découverte du christianisme : « Je crois en Dieu mais je ne suis pas sûr de l’identité du Christ. Ma foi n’occupe pas une place importante dans ma vie. »
(2) Croissance en Christ : « Je crois en Jésus, et je m’efforce de comprendre ce que cela signifie de le connaître. »
(3) Proximité du Christ : « Je me sens vraiment proche du Christ et je dépends de lui pour la conduite quotidienne de ma vie. »
(4) Centré sur le Christ : « Dieu est tout ce dont j’ai besoin. Il me suffit. »

Ces quatre catégories décrivent, en une sorte de trajectoire spirituelle, la philosophie de l’Église de Willow Creek que l’on pourrait résumer ainsi : amener des personnes qui sont extérieures à l’Église à entrer en contact avec la communauté, par la participation à un petit groupe de discussion ou à un culte ; puis les aider à découvrir, au contact des croyants, le sens de l’engagement chrétien ; et leur offrir la possibilité d’entrer dans une démarche de foi et d’engagement, puis de service.
Les cultes du dimanche matin, et c’est la caractéristique la plus connue de Willow Creek, étaient donc préparés en fonction des participants non-chrétiens. Aucune expression d’engagement n’y était demandée, et divers aspects de l’Évangile y étaient abordés de manière détendue et résolument pratique.

L’audit a montré, pour le dire dans le langage de l’enquête, que Willow Creek réussissait mieux avec les premières catégories qu’avec les dernières. Alors que les « évangélistes, volontaires et donateurs les plus actifs » provenaient (logiquement) des dernières catégories du classement (3 et 4), ces mêmes catégories estimaient que l’Église ne leur apportait pas la nourriture spirituelle qui était nécessaire à leur croissance.

L’enquête est complexe, et mériterait d’être présentée plus en détail. Mais on peut au moins noter qu’elle pose la question du rapport entre l’évangélisation et la formation des croyants. Pour le dire simplement, il semble qu’il puisse arriver qu’une Église s’investisse tellement dans l’évangélisation qu’elle le fasse au détriment des croyants plus avancés dans la foi. Cela semble être le cas, au moins en partie, de Willow Creek.

Encore une fois, cette Église fascinante, qui innove depuis plusieurs décennies déjà, fait réfléchir en se laissant remettre en question par cet audit. Les Églises françaises qui ont suivi la voie de Willow Creek (elles sont nombreuses et le font parfois sans le savoir) ont souvent opté pour une approche moins radicale. Là où Willow Creek visait dans ses cultes du week-end quasiment exclusivement les personnes extérieures, les Églises qui n’avaient pas les moyens de mettre en œuvre la stratégie dans sa totalité se contentaient de prendre en compte dans leur culte la présence de personnes extérieures à l’Église. Les cultes gardaient donc une dimension confessante. Les Eglises évitaient peut-être ainsi le problème révélé par l’audit, mais risquaient du même coup d’en faire trop peu d’un côté comme de l’autre.

William J. Abraham, dans un des rares ouvrages qui traitent de la théologie de l’évangélisation, propose sur le rapport entre l'évangélisation et le culte (rapport qu'il juge étroit) ces réflexions que l’on peut verser au dossier. Il ne parle pas de la place de l'évangélisation dans le culte, mais du rapport entre la "qualité" du culte et l'évangélisation de l'Eglise.

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Evangelisation

« Si Dieu n’est pas pris au sérieux, si la volonté de Dieu est marginalisée, si le règne de Dieu est considéré comme une contrainte, si la compassion de Dieu ne suscite que de l’indifférence, si l’œuvre de Dieu en Jésus-Christ se retrouve à une place secondaire, si la présence de Dieu par le Saint-Esprit fait l’objet de discussions mais n’est pas vécue, si la liturgie, qu’elle soit formelle ou informelle, devient une fin en soi… alors l’évangélisation sera déformée et malade. L’un des paramètres principaux et essentiels de l’évangélisation est donc la qualité du culte de la communauté chrétienne… Si Dieu n’est pas reconnu comme Seigneur, et célébré et adoré comme tel dans le culte, alors il est peu probable que le règne de Dieu sera célébré et accueilli nulle part ailleurs. » Pourquoi ? « Si les croyants ne prennent pas conscience de la réalité sacrée de Dieu telle qu’elle apparaît dans le culte, ils ne connaîtront pas non plus l’émerveillement, la joie et la miséricorde qui peuvent nourrir l’évangélisation dans la durée. Là où l’évangélisation est un fardeau à porter, un devoir à accomplir, une tradition des anciens à perpétuer, alors elle devient inévitablement terne et monotone. Le seul antidote est le suivant : l’émerveillement constamment renouvelé du croyant devant la personne, les œuvres et la grâce de Dieu. Cette attitude est renforcée par le culte et la célébration. De plus, seule l’adoration peut donner cette impression de liberté et de confiance qui est une des marques de l’évangélisation authentique. L’adoration amène l’Église à se détendre ; elle l’amène à prendre conscience du fait qu’en matière d’évangélisation, Dieu est l’intervenant principal ; elle lui ôte l’envie de manipuler à des fins indignes ; et elle lui donne la liberté de faire connaître la présence de Dieu et de son royaume » (William J. Abraham, The Logic of Evangelism, Grand Rapids, Eerdmans, 1989, p. 167-169).

mardi 17 avril 2007

Sites Internet d'Eglises

Au fil des mois et des années, alors que certains sites Internet d’Églises se figent, sans parler de ceux qui sont aux abonnés absents, plusieurs autres progressent en qualité et proposent un accueil très professionnel, ainsi qu’une sélection d’informations utiles et agréables à consulter.



On visitera par exemple avec grand intérêt le site de l’Église évangélique libre de Valence, qui accueille le curieux par une remarquable vue du centre-ville de Valence. On y trouvera, outre les habituelles données historiques, calendrier d’activité et autres mots de bienvenue, de nombreuses photos des concerts organisés par le « Caf’Conc » de l’Église et le journal Ensemble à télécharger.

De même, le site du Centre Languedoc Évangile offre une très belle vitrine aux activités de cette Église de Lattes-Montpellier qui se veut « une Église protestante du 21e siècle ». Les textes sont brefs et clairs, les photos très actuelles. Pas de journal mais une lettre de nouvelles à télécharger ; plutôt une vue d’ensemble et une présentation que des ressources à utiliser.

Comme le dit le pasteur Jean-Pierre Civelli (EEL Valence) dans son mot de bienvenue, « le site ne vous apportera pas l’essentiel de l’église… les personnes qui la composent », ni même, pourrait-on ajouter, l’expérience de communion fraternelle qu’offre la participation réelle (plutôt que seulement virtuelle) aux diverses activités. Mais il n’empêche que pour le curieux comme pour le visiteur habitué, ces sites et d'autres sont de belles portes d’entrée, largement ouvertes, qui donnent envie d’aller plus loin.

jeudi 15 mars 2007

L'Eglise : ce qu'elle est, ou ce qu'elle n'est pas ?

Michael Jinkins (Letters to New Pastors) cite cette petite histoire de George MacLeod (qui fut le fondateur de la communauté d’Iona) : Suite au naufrage de son bateau, un marin se retrouve tout seul sur une île tropicale. Lorsque l’on vient enfin à son secours, bien des années plus tard, il fait visiter son île à ses sauveteurs. Il leur montre le camp qu’il s’est construit, la cabane dont il a fait sa demeure et, pas très loin, sa propre petite église, lieu de son culte hebdomadaire. Plus tard, alors que le groupe parcoure une autre partie de l’île, tous ont la surprise de découvrir un autre édifice, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’église du naufragé. « Qu’est-ce que c’est, lui demandent-ils, ça ressemble à une église… » « C’est une église, répond-il, l’église à laquelle je ne vais pas. »

Il n’est pas rare que l’Église se définisse par ce qu’elle n’est pas, ou qu’elle se positionne par opposition à quelque chose d’autre, souvent quelque chose de ressemblant. Dans la pratique, il arrive aussi qu’elle prenne des décisions, dans les petites choses ou dans les grandes, par contraste avec ce que font ceux qu’elle n’est pas. Ce n’est pas anormal lorsqu’un groupe construit son identité (voir l’étude de Sébastien Fath sur la construction de l’identité baptiste en France). Mais lorsque la situation est « stabilisée », ne peut-on pas imaginer une Église qui se définisse positivement, par ce qui fait son centre, plutôt que par ce qu’elle n’est pas ? Je constate qu’en 1 Corinthiens, par exemple, même si la question de ce qui n'est pas l’Église se pose dans certains cas extrêmes, la question première et fondamentale est autre : qu’est-ce qui fait le cœur de la vie et du fonctionnement de l’Église ? Pour Paul en 1 Corinthiens : Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.